Episode Transcript
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Bienvenue dans le Brawlcast aujourd'hui. Pour ce tout premier épisode,
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nous allons partir à la découverte du métier d'éducateur.
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Un métier essentiel et pourtant parfois méconnu.
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C'est quoi un éducateur ? Quels sont les défis et les particularités de ce métier ?
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Pour répondre à toutes ces questions, j'ai la chance d'accueillir Denis,
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qui a eu cette profession depuis 15 ans. Salut Denis,
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comment ça va ? Salut, ça va et toi ? Très très bien.
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Alors on va rentrer directement dans le vif du sujet. Allez-y.
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Est-ce que tu pourrais nous raconter un peu ton parcours ?
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Quel est-ce qui t'a conduit à choisir ce métier ? Alors moi j'ai effectué mes études d'agent d'éducation au collège Saint-Joseph de Chimay.
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J'ai toujours aimé le contact humain, venir en aide aux autres.
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De fil en aiguille et ma très mauvaise appréciation des langues romanes m'ont dirigé vers un métier technique.
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Donc voilà, j'étais pas bon au latin. Donc fatalement je suis rentré en deuxième socio-éducative.
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Et puis troisième technique éducative à l'époque,
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et puis quatrième technique éducative.
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J'ai suivi mon cursus d'éducateur. Puis à la base,
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je voulais être psychologue parce qu'on a eu d'excellents cours de psychologie.
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Et puis les finances n'étaient pas là, le trajet et tout ça.
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Je me suis dirigé pour être vers l'IPSMA,
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Institut Pédagogique et Social de Marcinelle,
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qui s'appelle maintenant EPQ de Condorcet. Donc,
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toujours à Marcinelle. Voilà, ça en cours du jour,
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ça se faisait en trois ans. J'imagine que c'est encore le cas actuellement.
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Et donc, voilà, à l'issue de ces trois ans-là,
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je suis l'éducateur spécialisé en accompagnement psychoéducatif.
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Dans le cadre de cette formation, on a suivi un peu toutes sortes de choses dont on va parler,
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j'imagine, après. Et alors, qu'est-ce qui m'a amené,
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moi, personnellement ? C'est parce que j'ai toujours adoré le contact humain,
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le fait de venir en aide aux autres, et voilà. Oui.
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Et tu travailles dans quel milieu du coup ? Ici, je suis dans un
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HACF, donc c'est un homme d'accueil de la communauté française.
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Maintenant, c'est Webe, mais voilà. Et donc,
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c'est un internat scolaire. C'est en dehors des heures scolaires.
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Donc, les élèves, plutôt que de rentrer chez eux, rentrent chez nous.
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Ok, super. Moi,
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quand j'entends éducateur, je pense souvent aux surveillants dans la cour qui prennent les présences,
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ou à une personne comme toi qui s'occupe un peu d'un groupe d'enfants ou de personnes handicapées.
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Et toi, Denis ? Comment tu décrirais ton métier à quelqu'un qui n'en a jamais entendu parler ?
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Alors la plupart des gens voient un peu l'éducateur scolaire comme un trousseau de clés qui attend dans la cour que les choses se passent.
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On n'est pas là-dedans du tout. Donc il faudra voir que quand vous voyez vos éducateurs statiques à l'école,
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ils ne sont pas simplement en train de se tourner les pouces,
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en fait ils sont en train d'observer. Donc ça c'est la première arme de l'éducateur,
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c'est l'observation. Donc observer ce qu'il se passe,
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observer les comportements, observer... Voilà,
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donc l'éducateur en réalité il est d'abord observateur,
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et puis de ces observations va découler des activités,
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des actions éducatives et des objectifs.
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Donc au travers des actions éducatives,
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il réalise des objectifs qui sont associés aux élèves ou autre.
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Voilà, et puis il y a des projets ou autre comme ça.
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Est-ce que tu te souviens un peu de ton premier jour en tant qu'éducateur ?
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Ça s'est passé comment ? Oui, alors ça dépend si on prend le stage ou pas le stage.
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On ne va pas prendre le stage, c'est plus marrant, parce que le stage c'est quand même un milieu un peu cool,
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parce qu'on est quand même derrière un éducateur référent,
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et donc même si on fait des actions et tout ça,
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on a quand même toujours ce tutelle. Quand vous commencez à travailler,
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vous commencez à travailler, et donc c'est vous qui devez être un garant de vous-même.
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Donc en stage, c'est souvent plus en arrière-plan,
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on le dit, entre les observateurs. Voilà, tout à fait.
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Et c'est d'ailleurs pour ça qu'on fait des stages d'observation. Donc ma première journée,
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je me suis retrouvé avec 48 élèves seuls.
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L'activité, c'était de se rendre à un match de basket au Couvidome à Couvin.
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Directement, il faut mettre son cadre. Donc il faut expliquer les règles qu'on attend des élèves,
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les comportements. Et voilà,
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donc c'était assez sympa.
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Ça s'est super bien passé. Une fois que vous expliquez aux élèves qui vous êtes et ce que vous attendez d'eux,
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vous avez votre listing d'élèves, les 48 élèves, vous savez qui vous avez,
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à part tourner, voir que tout se passe bien,
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qu'il n'y a pas de consommation d'alcool et ce genre de choses, parce que j'avais quand même des loulous de 16-17 ans.
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D'ailleurs, le plus vieux avait 20 ans et j'avais 21 ans quand j'ai commencé à travailler.
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Donc quand je parle qu'il faut mettre le cadre,
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il faut le mettre. Et donc voilà,
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et puis j'avais en charge les adolescents,
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les premières nuits se sont bien passées, et puis après il y a eu les tests aussi,
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où j'ai dû faire preuve de patience et de pédagogie pour arriver à ce que je voulais.
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Bon alors là je vais prendre mes grosses guillemets,
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je vais te demander ça ressemble à quoi une journée ? normal alors la normalité n'existe pas ça il faut bien vous le mettre dans la tête c'est que ben en fait il n'y a pas de journée normale donc allez je vais prendre un horaire type de quelqu'un qui va travailler au bureau il arrive à
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8h30 admettons je sais pas il fait le taf et puis il rentre chez lui basta ou alors il a encore un peu de boulot chez lui ça ça arrive aussi et basta un éducateur c'est pas ça du tout c'est il laisse ce qu'il représente donc il est toujours éducateur même je vais faire mes courses
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Au-delà de Chimay, admettons, je tombe sur des élèves qui sont à l'internat,
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je reste l'éducateur qui travaille.
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Je ne suis jamais autre chose qu'un éducateur. Ce qui est différent par exemple d'un assureur qui peut potentiellement être autre chose qu'un assureur quand il rentre chez lui.
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Donc la normalité d'une journée n'existe pas.
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Je commence à prendre mon service à 15h. Donc la normalité veut que...
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Je lis le cahier de communication.
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Un cahier de communication, c'est un cahier dans lequel on répertorie tous les comportements qu'il y a eu.
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On peut comme ça suivre toutes les journées qui se passent et voir ce qui s'est passé,
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ou si on a atteint les objectifs.
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Je lis ce cahier. La journée d'hier s'est super bien passée,
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ou alors, mais c'est un peu moins normal, et puis ça s'est pas bien passé parce qu'il y a eu telle chose,
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telle chose, telle chose, qui font que... Et donc voilà,
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on retravaille un petit peu le lendemain, ce qui s'est pas bien passé,
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etc. En fait,
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donc après 15 heures, je vais chercher les élèves,
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après avoir lit le cahier de communication, et donc en allant chercher les élèves,
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je vais les chercher en rang. Donc le principe,
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c'est de les reprendre de l'école, comme quand vous allez chercher vos enfants à l'école.
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La normalité voudrait que... Tout se passe bien.
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Il y a peut-être eu un croc à l'école,
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il y a peut-être eu une matière qui n'a pas bien été comprise et autres.
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La normalité n'est plus tellement là. On avance avec notre rang.
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Et puis, imaginons, j'ai planifié le fait de travailler table de multiplication avec un des élèves.
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Et puis, en arrivant, en réalité, l'élève n'est pas là.
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L'absence fait que je ne peux pas travailler ce que j'avais préparé.
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Et donc là, il faut s'adapter. Encore une fois, ce n'est pas trop normal parce que moi,
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j'avais pensé que la journée se passerait comme ça. Ça ne se passe pas ainsi. Et puis voilà,
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après on a en place une activité, je ne sais pas,
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moi j'avais fait boum boum tomate là,
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c'est quand on arrive de cercle et qu'on se fait passer la balle sous les jambes pour faire la tomate,
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enfin voilà, c'est un jeu qui ne se fout pas trop et autre. Mais voilà,
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j'ai estimé que je voulais faire cette activité-là pour travailler tes objectifs et puis si ça tombe,
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les élèves ne sont absolument pas réceptifs. En gros, j'en ai peut-être deux sur les vingt qui veulent jouer avec moi,
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donc là, il va falloir s'adapter,
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on ne peut pas rester comme ça et donc oui, ce n'est pas encore normal.
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Et voilà, toute une série de choses qui peuvent se passer en internat.
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Le mot normal n'existe pas. Voilà, c'est ça. Et personne ne l'est.
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Et au moins le premier. Est-ce qu'il y a des aspects de ton travail que les gens ne soupçonnent pas ou alors ne voient jamais ?
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Oui, il y en a beaucoup. Il y a le fait qu'on nous pense...
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Allez, si vous vous reprenez un petit peu dans... ou même,
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ça dépend qui nous écoute, mais je suis sûr que vous avez tous eu un jour affaire à un éducateur scolaire ou autre.
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Vous avez toujours l'impression que c'est des gens qui sont un peu moralisateurs,
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qui ont un grand ego et tout ça,
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et que tout va bien. Mais c'est des choses qui se travaillent.
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Il faut savoir que je suis Denis,
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mais quand je vais travailler, je suis monsieur untel.
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Et ce monsieur untel, il représente quelque chose.
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Il n'est pas simplement Denis. Donc il y a un travail psychologique qui se fait derrière,
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un travail de pédagogie qui se fait aussi,
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il y a un travail de comportement. En fait,
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il y a énormément de travail. On doit travailler nos activités,
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on doit travailler les rapports. Moi,
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si vous me demandez tout de suite de prendre un rapport sur un de mes élèves,
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il n'y a aucun souci. Vous aurez un rapport par rapport à l'hygiène,
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par rapport aux relations à l'autre,
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par rapport aux relations à l'adulte, où on se commande des objectifs et autres.
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Je vous fais ça en un clin d'œil. J'ai tout le temps tous mes élèves en tête et je sais où j'en suis avec eux.
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Ça c'est quelque chose, on n'a peut-être pas tendance à le voir,
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mais il faut savoir par exemple les élèves, et je vous ai expliqué,
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la première fois que j'ai commencé à travailler, j'avais 38 élèves,
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et ces 38 élèves que je connaissais par cœur,
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avec papa, maman, est-ce qu'ils sont encore ensemble, où ils en sont dans leurs objectifs,
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où ils en sont dans les révolutions scolaires,
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c'est quelque chose qu'on a tendance à occulter.
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J'ai un exemple ici au niveau des douches.
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Un jour, il y a un élève que je vois un gros bleu dans le dos,
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et je me dis « Tiens, qu'est-ce que tu as fait ? » Et tout naturellement,
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c'est papa qui m'a mis une grosse claque parce que je n'ai pas été gentil.
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Donc voilà, c'est aussi pouvoir gérer ce genre de faits qui arrivent ainsi en pleine figure.
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Et tu ne t'y attends pas. Tout à fait, on travaille.
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Après, il faut psychologiquement l'intégrer et tout ça. C'est aussi des choses…
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On a tendance à occulter en se disant que c'est jamais que garder des élèves,
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alors que ce n'est pas le cas. Il y a tout un travail qui se fait.
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Je ne peux pas définir un travail en tant que tel,
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parce que chaque personne est unique, chaque élève est unique,
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et donc chaque travail est unique. C'est vraiment une personnalisation par rapport à la prise en charge.
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Dans ton cas, chaque enfant. Oui, c'est ça. Et puisque vous allez mettre en place avec un élève,
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ça ne va pas fonctionner avec un autre. Mis à part le cahier d'observation qu'on a parlé tout à l'heure un petit peu,
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est-ce qu'il y a des outils ou d'autres techniques que tu utilises ?
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Alors, j'ai un éducateur d'IA2 qui va sortir de l'école et va mettre en place ce qu'il a appris à l'école.
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Donc, si vous avez été en technique éducative,
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si vous n'avez pas été en technique éducative, je vous invite fortement à lire des livres sur les pédagogies,
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sur la psychologie, sur tout ça, parce que sinon,
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vous n'avez aucun bagage. Maintenant,
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le mieux du mieux, si vous vous destinez à éducateur,
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c'est de faire votre bachelier en trois ans. Et au terme de cela,
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vous allez avoir un diplôme de bachelier,
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mais surtout vous allez avoir des compétences en termes de psychologie,
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en termes de communication relationnelle, qui vont être utiles tous les jours,
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tout simplement. Il y a des mises en situation,
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par exemple ? Oui, je me souviens d'une mise en situation avec un de mes profs de communication,
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celle-là elle est géniale. En gros,
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chacun venait expliquer un petit peu.
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ces situations qui n'ont rien à voir avec un stage,
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moi j'ai réagi comme ça et donc j'ai utilisé l'écoute active.
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Moi j'ai pris une gamine et puis en fait quand j'ai parlé,
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je me suis rendu compte que j'ai pris le tu accusateur au lieu du jeu.
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Et donc moi je suis parti du principe que je voulais mettre en situation un fond.
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Donc ça c'était vachement marrant comme je le disais.
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En gros, je lui dis au prof de communication,
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monsieur, je vais faire la mise en situation en réel.
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Ok, Denis, oui, ok. Et donc l'intercours se passe et puis il rentre dans la classe.
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Et moi, je n'avais prévenu personne. Et en fait, il faut savoir que j'ai effectué mon stage au sein d'un pavillon psychiatrique.
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Donc avec notamment, j'avais vécu la crise de décompensation d'un autiste.
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Donc il a totalement explosé et pété un câble.
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Et donc... C'est... J'ai mimé la situation.
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Je me suis levé directement en pleine classe,
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j'ai hurlé, je me suis tapé la tête contre le tableau.
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Je me suis montré très engageant vis-à-vis de mon prof de communication qui avait un regard apeuré en me regardant.
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Et puis je suis revenu à la normale.
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Moi ce que j'ai fait, c'est que j'ai donné mes techniques de communication que j'ai mis en place.
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Et mon prof m'a dit, écoute, je ne vois pas comment j'aurais pu réagir autrement que toi.
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Et c'est ça aussi, c'est qu'il n'y a pas de vérité. Donc on ne peut pas dire que tu as eu un 20 sur 20 parce que tu as fait ça.
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En réalité, il y a la remise en question. Donc est-ce que j'ai bien réagi ou pas ?
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Là, en l'occurrence, pour la petite histoire, j'ai mis ma main sur son torse,
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j'ai fait des petits chants indiens. Après, il a été se calmer dans sa chambre.
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Et puis l'éducateur qui était,
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pas mon référent, mais l'éducateur qui était présent, est venu me revoir après en disant,
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écoute, j'ai un petit cas de conscience.
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Il dit, normalement, je ne peux pas te laisser seul avec tes résidents.
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Mais là, il ne peut pas vraiment te dire parce qu'il te demande toi,
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il ne veut pas me voir moi. Moi je suis allé avec lui dans la chambre,
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j'ai parlé un petit peu. Et en fait c'est un élève,
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un résident qui ne pouvait pas rentrer en famille parce qu'il n'y avait plus de famille,
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ses parents étaient morts et donc tous les week-ends il restait au sein du pavillon.
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Donc c'est extrêmement dur pour lui à vivre. Et l'élément déclencheur de la crise c'est un autre autiste qui avait simplement coupé son eau pendant qu'il prenait son bain.
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Et en 15 ans de métier, qu'est-ce que tu as vu un peu des changements dans ces outils ou alors les techniques que tu as eues ?
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Je vais dire par exemple, tu as l'occasion sûrement d'avoir des stagiaires aussi à ton tour.
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Est-ce que tu vois leur façon d'amener certaines choses par rapport à la situation,
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de dire tiens oui, moi j'avais appris comme ça et eux,
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ça a bien évolué dans ce sens-là ? Oui,
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en fait, parfois on n'a que des stagiaires en stage naturellement,
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sinon ce ne sont pas des stagiaires. Donc voilà,
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c'est ça. Et donc ces élèves ramènent un peu les nouvelles pédagogies,
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les nouvelles courants, les nouvelles tendances qui se mettent en place.
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Maintenant, il faut d'abord savoir qu'il n'y a pas de vérité en matière d'éducation.
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Donc ça, il faut bien se le mettre en tête. C'est que même vous,
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parents, même vous, enfants, adolescents,
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tout ce qui est mis en place n'est pas la vérité absolue.
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D'accord ? C'est pour ça qu'il faut remettre tout en question. Mais il faut aussi se décharger de cette charge mentale.
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ce poids que nous met la société. On est des humains avant tout,
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et je pense qu'on éduque des humains,
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donc ce ne sont pas des machines non plus. Voilà,
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il faut quand même rester un peu pragmatique dans toute cette histoire.
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Et donc au niveau des formations, vous pouvez vous former en suivant des formations dispensées par des cursus universitaires.
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Ça, c'est l'idéal et l'absolu. C'est vous renseigner sur les dernières stratégies de communication qui sont sorties du côté du Palo Alto.
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C'est à vous aussi à vous former.
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Il n'y a personne qui va vous tenir par la main en disant il faut faire ça.
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Au niveau de l'enseignement, il existe le CAF, c'est un centre d'auto-formation,
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vous pouvez vous y inscrire, mais ça se fait la plupart du temps avec l'aval de votre chef d'établissement,
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en sachant que moi ici je travaille de nuit,
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donc si je voudrais me rendre à une de ces formations,
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ça pénalise l'équipe. En fait,
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ce que je fais, c'est que je lis des livres, tout simplement,
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pour me former, et je garde toujours cette logique de rester dans la pédagogie,
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notamment en étant... lecteur de TFE et je fais partie des jurys notamment au collège,
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j'avais déjà essayé d'arriver pour les défenses de TFE et puis voilà ça amène l'échange et en fait c'est surtout l'échange qui est constructif.
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Maintenant on a parfois aussi des inter-internats donc on peut se rendre dans d'autres internats et donc on voit d'autres collègues,
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d'autres structures, ça c'est extrêmement riche parce que c'est comme ça qu'on peut un peu comparer aussi nos façons de travailler.
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Un internat n'est pas l'autre. Voilà, c'est ça, tout à fait. C'est un projet de rire.
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Oui, bien sûr. Et surtout, les projets institutionnels,
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c'est ce qui est le plus important. Donc, voilà. Quels sont les plus gros défis que tu rencontres dans ton métier d'éducateur ?
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Alors, c'est surtout la remise en question. Ça,
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c'est pour moi le plus gros défi. C'est de se dire,
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à quel moment est-ce que l'action que j'ai posée est la bonne,
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ou est du moins normale, on va dire,
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puisqu'on parlait de normalité tantôt. quel moment est-ce que j'étais trop loin ou pas ?
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Est-ce que mon acte est proportionné ou disproportionné ?
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C'est vraiment pouvoir réagir à l'immédiat.
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Donc, quand vous avez un truc qui se passe,
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vous devez réagir. Vous ne pouvez pas laisser la chose se passer en disant « Bon,
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je me laisse trois jours pour régler la situation. » Non,
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il faut que la situation soit réglée. Et en fait,
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il y a toujours un délai de réaction.
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Il faut pouvoir le maîtriser et il faut pouvoir surtout...
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donner la réponse appropriée au cas qu'il demande tout simplement.
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Ça c'est vraiment un défi parce qu'il faut être très très ingénieux.
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C'est là que c'est le plus marrant entre guillemets parce qu'il faut pouvoir trouver des sanctions marrantes aussi ou vraiment amener l'élève à pouvoir lui-même se remettre en question aussi.
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Je vais prendre l'exemple, j'ai un élève dans l'ancien internat dans lequel je travaillais qui aimait bien manger du Nutella,
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donc il y avait des petits pots en plastique avec le couvercle en alu.
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Donc, il est arrivé tout le matin, il faisait ses petites tartines. Mais après avoir fait ses petites tartines,
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son deuxième petit plaisir, c'était de balancer ses petites boulettes d'aluminium.
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Alors, moi, je ne voyais jamais ses boulettes d'aluminium.
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Mais les techniciennes de surface, oui,
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et toujours sous la même table et toujours sous la même chaise.
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Pas de bol pour l'élève, c'était toujours le même endroit dans lequel il s'asseyait.
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C'est extrêmement étrange. Bon,
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je lui ai soulevé le fèche.
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Et monsieur, il essaie un peu de noyer le poisson.
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Bon, mais... Je ne l'ai pas pris en flagrant délit. Alors bon,
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après, j'ai appliqué mon observation fine.
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Je faisais semblant de ne pas le regarder, mais je le regardais quand même.
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Et puis un jour, effectivement, je l'ai vu faire tomber la petite poulette.
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Et alors, je me suis dit, toi, mon grand, il faut quand même que tu comprennes.
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C'est qu'il y a, un, les techniciens de surface qui travaillent,
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ce n'est pas des bonniches. Il y a quand même le respect qui doit être mis.
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Deux, tu es là que tu lances ton truc de chocolat et tu adores manger ton petit Nutella tous les matins.
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Mais est-ce que c'est super bon pour ta santé ? Et
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3, il y avait aussi cette notion un peu de mensonge que j'ai retravaillé.
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Donc j'ai fait un petit travail avec l'aide aussi de Wikipédia et autres.
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Et notamment, je lui avais demandé de relever
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5 composants chimiques présents dans le Nutella.
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Donc il faut savoir que quand vous lisez les trucs,
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ça fait peur parce que parfois on a l'impression qu'on est chimiste.
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Et donc voilà. il a fait sa sanction sans rouspéter.
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C'était plus amener ça sous forme d'humour aussi pour que ça soit plus facilement accepté aussi de la part de l'élève.
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L'élève a reconnu, il a dit c'est vrai que j'aime bien lancer mon petit truc,
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je ne le ferai plus monsieur et puis c'est tout. Après l'histoire se passe,
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ça ne sert à rien de rester là-dessus. Et voilà.
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Une autre chose qui aurait pu être mise en place,
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c'est qu'il aurait pu le charger de propreté du restaurant et donc lorsque tous les élèves seraient sortis,
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il aurait pu aussi commencer à... à la propreté du restaurant et comprendre aussi,
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même par là, que ce n'est pas chouette comme boulot non plus de devoir repasser les élèves qui laissent tomber des miettes ou des choses ainsi.
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Il faut toujours se laisser la porte ouverte pour une évolution de la sanction,
19:46
pour qu'elle soit encore plus impactante, on va dire,
19:48
si elle n'a pas été intégrée la première fois.
19:52
Mais il faut aussi pouvoir se laisser la porte fermée et ne pas rester sur ce truc systématique d'une telle là et en arriver à l'harcèlement en disant
20:00
« si il y a Nutella à terre, c'est de ta faute » . Donc voilà.
20:03
Et à l'inverse, quels sont les petits bonheurs du quotidien de ton métier ?
20:07
Pour moi, c'est surtout les sourires des élèves.
20:10
On passe des moments de vie avec eux, on ne va pas se le cacher.
20:13
Celui qui va simplement pour y travailler, il ne gagne rien à ça,
20:17
parce qu'il va passer son temps avec toutes les mains sans s'enrichir.
20:20
C'est un peu idiot. Donc c'est vraiment les sourires et toutes ces anecdotes que je peux avoir avec des élèves.
20:26
J'ai en tête ici un élève qui suit l'enseignement du type 2.
20:32
On ne va pas faire le raccourci, donc ça veut dire qu'il a un retard mental modéré.
20:35
Mais cet élève est amené à racler les douches.
20:38
Il m'en implose tous les élèves de le faire.
20:40
Et puis, il me dit, excuse-moi,
20:42
monsieur, je n'y arrive pas. Je lui dis, allez, Loulou, c'est simplement racler les douches,
20:46
ça ne va rien te compliquer. Je lui dis, tu l'as déjà fait pourtant.
20:48
Mais oui, mais là, ça ne marche pas. Je lui dis, écoute,
20:51
hop, allez, tu retournes là-bas, tu vas faire. Parce que bon,
20:53
je sentais bien le truc de, monsieur va venir faire à ma place et moi,
20:56
je suis tranquille. Donc voilà,
20:59
je repousse à l'autonomie et c'est lui qui gère. 5 minutes passent,
21:03
10 minutes passent, un quart d'heure, je dis je vais quand même aller voir. Et puis je me rends à la douche et là j'entends.
21:10
Donc en gros, il raclait la douche avec le côté métal de la raclette plutôt que le côté caoutchouc.
21:16
Donc oui, ça pouvait pas bien aller. J'ai bien rigolé,
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lui aussi, parce que quand je lui ai montré, il fait un, en se tapant le front.
21:22
Parce qu'il avait pas compris la logique qu'il y avait deux sens à une raclette.
21:26
Mais voilà, c'est super marrant.
21:28
Et le même élève, par exemple, je suis au souper.
21:31
et je bois de l'eau et par mes gardes je fais tomber un peu d'eau le long de mon bras et donc la goutte coule comme ça le long de mon bras et il me fait « Oh monsieur ! »
21:39
Je dis « Qu'est-ce qu'il y a ? » « Monsieur, t'es triste ? »
21:41
« Non, je ne suis pas triste pourquoi tu dis ça ? » « Mais monsieur,
21:44
ton bras il pleure ! » Donc voilà, c'est tout mignon,
21:47
c'est tout minou, c'est super marrant. J'ai encore un autre élève qui suit l'enseignement de type 2 qui a 5 ans quand on l'accueille à l'internat,
21:54
donc il y a quand même des petits loulous. Et on va à Péridaïsa et puis on se promène comme ça le long de...
22:00
Le moment où il y a les rails comme ça avec les vieux trains et tout ça et puis je vois qu'il a vraiment du mal.
22:05
C'est la fin de journée, on avait marché toute la journée,
22:07
on ne pouvait plus quoi tu vois, à deux doigts de pleurer.
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Je dis allez, allez ça va aller, on a bientôt fini,
22:11
on va encore voir les singes ou je ne sais plus. Puis on rentre.
22:14
Oui mais c'est dur monsieur. Je dis allez, allez ça va aller.
22:17
Et puis je sais bien qu'il avait été fasciné par les trains et donc on continue aussi les rails.
22:22
Et je dis allez on fait le petit train, on fait tout tout. Et donc je fais le geste qui mime que ça tire la petite corde là tout tout.
22:29
Et puis voilà, je vois qu'il a la banane et que ça va super bien.
22:32
Et puis en fait, de ce petit truc-là,
22:34
je me suis rendu compte qu'il avait du mal à s'endormir.
22:37
Et bien, on a refait le petit train pour lancer le petit train du sommeil.
22:40
Donc, c'est devenu un rituel du sommeil.
22:44
Et donc, maintenant, encore à l'heure actuelle,
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maintenant il va sur 7 ans et demi, et bien,
22:49
il fait le petit train pour s'endormir. Et alors,
22:51
c'est très drôle parce qu'on voit l'évolution du geste.
22:55
Ici, récemment, on me dit « Eh monsieur ! »
22:58
Moi, je ne veux pas faire le train. Je dis OK, on ne fait pas le train.
23:02
Mais si, moi, je veux faire le train. Je dis, tu viens de me dire que tu ne voulais pas faire le train.
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Tu fais le train, tu ne veux pas le train. Mais je ne veux pas,
23:07
mais je vais le faire aussi parce que je veux. Tu le fais ou tu ne le fais pas ?
23:12
Je le fais. Allez, vas-y. Tout, tout. Et puis, c'est mis de son côté.
23:15
Alors voilà, c'est tous des chouettes trucs à prendre.
23:18
Mais il faut prendre le positif. Et il faut comprendre aussi que parfois,
23:21
les élèves ne nous donnent pas l'opportunité de prendre le positif et nous placent toujours,
23:26
enfin plutôt dans un... une logique de rejet,
23:28
donc ils ne veulent pas de relation,
23:31
ils ne veulent pas s'intégrer à l'internat parce que tout simplement ils ne veulent pas y être et qu'ils ont été placés par le juge.
23:36
Donc à ce moment-là, ça nous a amené un petit peu ce côté positif parce que voilà,
23:40
ils ne sont pas en prison non plus, donc à un moment donné,
23:43
il faut aussi penser à leur bien-être avant tout.
23:47
Voilà. Quelle qualité ou trait de caractère faut-il selon toi pour devenir,
23:51
je reprends mes grosses guillemets, un bon éducateur ?
23:54
Mais il n'y a pas de bon éducateur. Encore une fois, c'est comme la normalité,
23:57
ça n'existe pas. Donc il y a surtout de la rigueur,
24:00
de la réflexion, de la remise en question, un brin de philosophie et un solide caractère.
24:05
C'est l'équipe et le projet pédagogique qui doivent être bons.
24:07
Ce sont les collègues qui posent les garde-fous. Et donc,
24:11
qu'est-ce que j'entends par garde-fous ? C'est en réalité,
24:13
on a tous des valeurs et des croyances qui sont propres.
24:17
Donc peut-être que vous allez penser certaines choses ou croire certaines choses selon vos...
24:22
simplement votre caractère, votre façon d'être et autres.
24:25
Et ça, il faut toujours mettre entre parenthèses et accueillir l'autre comme il est,
24:30
avec ses croyances et ses valeurs. Donc voilà,
24:34
je vais prendre l'exemple du débat pour la peine de mort,
24:36
par exemple. Il y en a qui sont pour, il y en a qui sont contre,
24:39
il y en a qui ne se posent pas. Donc chacun a le droit de penser ce qu'il veut.
24:45
Et néanmoins, il ne doit pas être contraint ni poussé à penser quelque chose,
24:50
tout simplement. C'est ce qu'on appelle l'ouverture à l'esprit critique.
24:55
Moi, j'adore faire ça avec les élèves. Parfois,
24:58
je les extrais de la situation où j'essaye de les amener avec une petite histoire où je vais intervenir un personnage imaginaire.
25:04
Donc, j'explique ma petite histoire et puis après, je les pose en juge ou en cas de...
25:10
Et c'est eux qui sont amenés à ce moment-là à se dire,
25:13
OK, en fait, lui n'a pas super bien réagi.
25:15
Moi, j'aurais réagi comme ça. Et alors après je m'en exergue la situation qui s'est passée et puis c'est comme ça qu'on fait comprendre.
25:23
Comment vois-tu évoluer le métier d'éducateur dans les prochaines années ?
25:27
Par exemple, est-ce que l'intelligence artificielle pourrait aider,
25:30
voire remplacer une personne physique en termes d'éducateur ?
25:35
L'intelligence artificielle est créée par les humains. Les humains sont doués,
25:38
ils ont un cerveau. L'intelligence artificielle n'a pas de cerveau.
25:43
Donc je ne crois pas qu'on soit remplacé par une quelconque intelligence artificielle.
25:48
Eh bien tout simplement parce que nous sommes des animaux sociaux et qu'on vit les uns avec les autres.
25:52
Et qu'en réalité, on a besoin d'éducateurs avec des animaux sociaux et non avec des animaux numériques.
25:59
Donc voilà. Maintenant, le fait de céder tout ça,
26:03
ça je suis entièrement pour. Et voilà,
26:07
je pense que c'est un excellent outil, un peu comme Internet ou d'autres médias.
26:12
S'il est utilisé avec parcimonie et bien utilisé,
26:15
tout simplement. Donc non,
26:17
nous remplacer, on n'en est pas encore là du tout.
26:20
Si on reprend quand même le plan d'une ville avec les institutions,
26:24
on se rendra compte que souvent les institutions sont en périphérie de la ville.
26:28
Elles ne sont jamais au centre, ou très rarement.
26:32
Mais ça a tendance quand même à changer. Ça, je remarque dans les institutions,
26:35
elles ont tendance à revenir un peu plus en ville,
26:38
ou du moins se rapprocher. Parce qu'à l'époque,
26:41
c'était des... Les cas qui demandaient à être aidés,
26:47
comme les personnes handicapées ou autres,
26:49
c'était des gens qui étaient en marge de la société. Et en fait,
26:52
ce qu'on essaie ici à l'heure actuelle, ça c'est quand même un truc qui est super positif,
26:56
c'est de les réintégrer dans la société. Donc il y a énormément de projets d'inclusion et ça c'est vachement chouette.
27:01
Je vais prendre le Batros par exemple. Si vous allez à l'auberge de Potoperé,
27:05
vous aurez une institution un peu plus loin là-bas où ils font le pain,
27:07
où ils font les viandes eux-mêmes. Et voilà, c'est une...
27:10
des solutions qui est proposée. Je sais qu'à la boule,
27:12
ils font leur jus de pomme, par exemple. Ils vendent les choses.
27:16
Pourquoi ? Parce que moi, je serais perso handicapé, je n'aurais pas de travail et je serais mis comme ça de côté.
27:21
C'est totalement idiot, en fait. Il y a une valorisation.
27:24
Et donc, en ça, un éducateur a toute sa place.
27:27
Si je devais te mettre au défi de convaincre quelqu'un de devenir éducateur en 30 secondes,
27:32
tu dirais quoi ? Alors, je dirais. Tu veux te lever le matin et te dire que cet après-midi...
27:37
Tu vas accompagner un groupe au trampoline park pour toute une après-midi.
27:40
Mais avant ça, tu devras gérer quatre élèves pour un ennuyé tourne-cœur.
27:44
Tu en connais beaucoup de métiers où tu peux jouer avec des personnes,
27:46
toi. J'ai vu un groupe à la Batros la dernière fois.
27:49
Ils étaient au McDonald's, par exemple. Donc, ça va,
27:51
il y a pire qu'un boulot. Maintenant, je n'ai pas envie de faire l'apologie du métier non plus.
27:56
J'ai quand même envie de parler aussi du burn-out que j'ai eu dès la première année.
28:00
J'ai perdu 10 kilos et je me suis trop impliqué émotionnellement dans l'âme.
28:08
dans mon métier, honnêtement, je prenais tout au premier degré,
28:11
alors que pourtant j'ai suivi la formation et tout ça, mais les cas étaient tellement lourds et forts que,
28:16
voilà, je reviens encore avec l'histoire de ce garçon avec le bleu dans le dos,
28:20
et à un moment donné, ça arrive,
28:23
et puis on se dit, ok, qu'est-ce que je fais ? Papa a été méchant,
28:26
ah oui, ok, et bien voilà, c'est un truc que vous prenez en pleine figure,
28:29
il faut savoir le gérer, et quand vous avez 21 ans,
28:33
Donc voilà, c'est surtout l'expérience aussi qui fait après que ça avance mieux.
28:38
Et puis voilà, maintenant faites le boulot que vous avez envie de faire et surtout levez-vous le matin et soyez content d'y aller.
28:45
Moi par exemple, je vais travailler en vélo, c'est un plaisir fou,
28:47
je suis à 15 km de chez moi, j'arrive, je prends ma douche,
28:50
je me rhabille, j'ai fait mon sport, je fais ma journée super chouette avec les élèves,
28:55
parfois un peu moins chouette. Et alors après,
28:57
c'est l'occasion de refaire du sport pour remonter chez moi dans les 15 autres kilomètres et puis voilà.
29:03
Mais il faut aussi être conscient du fait que quand vous rentrez chez vous,
29:07
la journée n'est jamais finie. Il y a toujours un semblant de quelque chose ou une fin d'action éducative qui vous reste un peu dans le coin de la tête.
29:15
Et là, ça tourne. Et c'est là qu'il faut faire attention, c'est quand ça tourne.
29:18
Parce que le burn-out, c'est ça, c'est le principe de faire déraper la roue et de faire tourner,
29:22
tourner, tourner très vite. Donc, il faut pouvoir poser ses pensées.
29:27
Mais c'est un métier vraiment chouette. Merci beaucoup Denis pour toutes ces précieuses informations et ton témoignage.
29:34
Je t'en prie. Merci à vous d'avoir écouté ce premier épisode du Brawlcast.
29:38
Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à vous abonner ou le partager autour de vous.
29:43
On se retrouve très vite pour un prochain épisode.
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Salut ! Au revoir.
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